Elle s'appelle N.
Elle s'appelait N. et elle a été la seconde femme de ma vie. Elle s'appelle toujours N. et ne fait plus vraiment partie de ma vie.
Elle détestait la Princesse de Clèves. J'ai détesté pour elle. Puis, quand nous nous sommes séparées, je l'ai relu et j'ai aimé.
Je me suis plié à ses exigences, à ses opinions, à ses avis. J'ai aimé la poésie d'Hugo pour elle, juste pour elle. En prépa, j'ai commencé à admettre que c'était "très moyennement mon truc". Pourtant, devant la troisième femme de ma vie, j'ai toujours défendu cette partie de l'oeuvre du grand Victor.
J'ai fait prépa, pour elle. Mais force a été de constater qu'elle n'y accordait pas la moindre importance. Elle s'en fiche. Et j'ai mal de l'admettre. Si je passe en khâgne, ce sera pour elle. Si je tente Sciences-po, ce sera pour moi.
Quand j'ai appris que j'étais reçue à Louis le Grand, elle a très mollement réagi. Elle a dit "c'est bien". Elle a exigé de moi que je fasse prépa, et au bout du compte un "c'est bien". J'ai voulu vomir à ce moment là.
Malgré tout, malgré l'horreur, la peur, l'angoisse et le mépris, j'ai parfois le souvenir d'après-midi douces. De câlins et de tendresse. De lectures et de sourires. Souvenirs qui me semblent irréels...
Elle porte un joli prénom. Elle enseigne une belle matière. Elle est cultivée, intelligente. Voilà pour les "choses bien". A part ça, je ne vois pas.
J'aurai dix-neuf ans demain. Elle n'y pensera pas, et j'aurai mal.
J'aurai dix-neuf ans demain, et je n'aurai pas d'excuses concernant un soir d'avril.
J'aurai dix-neuf ans demain, et même si elle ne me manque pas, je cours après des miettes de reconnaissance.
J'aurai dix-neuf ans demain, et il serait bon que je cesse de l'attendre.
Elle détestait la Princesse de Clèves. J'ai détesté pour elle. Puis, quand nous nous sommes séparées, je l'ai relu et j'ai aimé.
Je me suis plié à ses exigences, à ses opinions, à ses avis. J'ai aimé la poésie d'Hugo pour elle, juste pour elle. En prépa, j'ai commencé à admettre que c'était "très moyennement mon truc". Pourtant, devant la troisième femme de ma vie, j'ai toujours défendu cette partie de l'oeuvre du grand Victor.
J'ai fait prépa, pour elle. Mais force a été de constater qu'elle n'y accordait pas la moindre importance. Elle s'en fiche. Et j'ai mal de l'admettre. Si je passe en khâgne, ce sera pour elle. Si je tente Sciences-po, ce sera pour moi.
Quand j'ai appris que j'étais reçue à Louis le Grand, elle a très mollement réagi. Elle a dit "c'est bien". Elle a exigé de moi que je fasse prépa, et au bout du compte un "c'est bien". J'ai voulu vomir à ce moment là.
Malgré tout, malgré l'horreur, la peur, l'angoisse et le mépris, j'ai parfois le souvenir d'après-midi douces. De câlins et de tendresse. De lectures et de sourires. Souvenirs qui me semblent irréels...
Elle porte un joli prénom. Elle enseigne une belle matière. Elle est cultivée, intelligente. Voilà pour les "choses bien". A part ça, je ne vois pas.
J'aurai dix-neuf ans demain. Elle n'y pensera pas, et j'aurai mal.
J'aurai dix-neuf ans demain, et je n'aurai pas d'excuses concernant un soir d'avril.
J'aurai dix-neuf ans demain, et même si elle ne me manque pas, je cours après des miettes de reconnaissance.
J'aurai dix-neuf ans demain, et il serait bon que je cesse de l'attendre.